À bas les monopoles!

Citoyen Quirinus,

le président de l'Assemblée ne décide jamais seul, me dites-vous. Certes, ainsi formulée, votre affirmation est correcte. Mais je vous rappelle que ce même président de l'Assemblée dipose du pouvoir exorbitant de ne pas présenter comme litigieux un cas qu'il aurait intérêt à faire approuver, et qu'il est dans ce cas seul habilité à souscrire. C'est à cette main-mise du président de l'Assemblée que je tiens à m'opposer.

Dernière chose : vous employez les termes de droite et de gauche (que vous qualifiez fort justement de "démocrates"). Cet usage m'a été autrefois reproché, et notamment par vous-même. J'espère que vous me pardonnerez de rappeler à votre souvenir cette contradiction entre vos paroles et vos actes.

Sur ce, Salut et Fraternité!

Aucune contradiction entre mes paroles et mes actes : pour la première fois depuis la création de notre République une ligne de démarcation idéologique s'est clairement dessinée entre les deux extrémités de notre Assemblée. Mes paroles constatent un fait, que vous n'avez cesser de rechercher par vos actes.

Citoyen,

je ne peux croire que vous m'accusiez en votre âme et conscience d'avoir été l'instigateur d'une ligne de fracture, d'une ligne de démarcation dont vous prétendez deviner l'existence au sein de notre Assemblée.
Remémorez-vous mes interventions à cette tribune, et vous constaterez non seulement que je n'ai jamais - si ce n'est cette brève incartade langagière que nos pairs m'ont si justement reproché - tenté d'établir une dissension (qui semble n'exister que dans votre imagination) quelconque parmi les députés sur une base idéologique ou autre, mais que, de plus, mes critiques n'ont épargné personne, même pas ceux auprès de qui je siège dans cet hémicycle.

Il ne saurait être question d'une division au sein de l'Assemblée, car l'Assemblée, CITOYENS, est l'émanation de la souveraineté du peuple, et à ce titre, est à l'image de la République, une et indivisible!!
C'est dans l'unité, par-delà la diversité de nos opinions, que nous trouverons la force de guider la République au milieu des écueils tendus par ses ennemis, par nos ennemis! Ceci est un appel, citoyens, pour que jamais la graine de la dissension ne puisse éclore parmi nous, fils et filles de Nation, fils et filles de la République!

Citoyens, la Liberté ou la mort!

Je cède la parole au débat en cours, que je m'excuse d'avoir interrompu. Je vous remercie.